Vinted accusé par UFC-Que Choisir de pratique commerciale trompeuse

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Mauvaise publicité pour le champion du vêtement de seconde main Vinted : plébiscité par de nombreux consommateurs européens, il est ciblé en France par une action en justice conduite par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui l’accuse de «pratique commerciale trompeuse». 

Que Choisir a annoncé avoir assigné devant le Tribunal judiciaire de Paris l’entreprise d’origine lituanienne, qui revendique «plus de 45 millions de membres dans le monde» et est présente sur 13 marchés, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Cette action de groupe, qui ne concerne que les consommateurs français selon l’association, doit permettre aux victimes d’un même préjudice causé par un professionnel de se défendre collectivement devant la justice. L’UFC-Que Choisir considère «comme une pratique commerciale trompeuse» «une commission soi-disant optionnelle et dont le montant n’apparaît qu’au moment de payer». Cette commission, facturée sous l’appellation de «Protection acheteurs», «est en réalité obligatoire», car «aucune fonctionnalité ne permet de la refuser, de la désactiver ou de la supprimer». «En cas de litige, l’argent est bloqué jusqu’à ce que l’acheteur négocie avec le vendeur en direct et qu’une solution soit trouvée», témoigne Mathilde, une grande utilisatrice du site de vente de produits de seconde main. «Sauf que si aucune solution ne peut être trouvée, vendeur et acheteur vont camper sur leurs positions et Vinted ne va pas trancher», nuance Caroline, une autre usagère du site. Sur son dernier achat, une paire de chaussures à 120 euros, les frais de port s’élevaient à 4 euros et la «protection acheteurs», à 6,50 euros. «C’est censé protéger l’acheteur en cas de problème, mais pour en avoir connu deux fois, il n’y a pas eu de dédommagement», témoigne-t-elle. 

Très dynamique en France : L’UFC-Que Choisir, qui estime que «des millions de personnes sont concernées», entend permettre à celles-ci d’être remboursées «des sommes indûment facturées par Vinted». L’entreprise, qui compte 700 salariés et a annoncé le 12 mai avoir levé 250 millions d’euros pour, notamment, se développer dans de nouveaux pays et investir dans la sécurité, le paiement intégré, le transport ou l’infrastructure, a réagi mardi dans un communiqué en expliquant avoir «pris très au sérieux les préoccupations soulevées par l’UFC-Que Choisir», qui avait mis en demeure Vinted en janvier. «Nous avons été en contact avec eux et avons déjà apporté des modifications à notre plate-forme à des fins de clarification», déclare encore Vinted qui dit n’avoir «rien reçu d’officiel de la part de l’UFC-Que Choisir au sujet de l’action annoncée (mardi)» et n’est donc «pas en mesure de commenter davantage les revendications» de l’association. «En tant que plate-forme d’intermédiation qui vise à fournir un produit simple à utiliser et transparent, nous restons convaincus que notre service est clair et bénéfique pour notre communauté en France», estime toutefois Vinted dans son communiqué. Foxintelligence, qui mesure les achats en ligne d’un panel de consommateurs européens (dans lequel les moins de 40 ans sont sur-représentés), estime la part de Vinted, sur le marché en ligne des vêtements, chaussures et accessoires en France, à 19% au premier trimestre 2021, en hausse de… 15 points en trois ans !