Auchan affirme que la corruption a été traitée en Russie et que la firme n’est plus touchée

0
496

Le distributeur français Auchan admet avoir été confronté à de la corruption en Russie, mais affirme qu’elle «a été traitée», après un article de presse évoquant une affaire qui «menace la viabilité financière» de sa filiale. 

Après la parution vendredi dernier d’un article des Echos, «je découvre ce matin que quelqu’un dit qu’il y a des mouvements de corruption en Russie. 

Je ne vais pas dire «non», «oui», je dis «ah bon? ok», on va avoir un «check» particulier sur ce sujet-là, parce qu’à ma connaissance il n’y en avait plus», a déclaré Edgard Bonte, président d’Auchan Retail, à l’occasion de la publication des résultats annuels de la holding. 

«Il y a eu effectivement de la corruption qui a été détectée et traitée (en Russie) il y a des années, et des mois. Je n’ai pas connaissance de plus: s’il y a d’autres cas, on les traitera», a-t-il ajouté, assurant que le distributeur avait «des règles extrêmement strictes sur le sujet». 

Selon le quotidien économique, qui publie une enquête de son correspondant à Moscou, la filiale russe d’Auchan «est secouée par un scandale de 

corruption» et «le juriste qui était chargé de faire le ménage a été écarté 

après avoir été brutalement attaqué». 

Cet «avocat expert anti-corruption», Alexeï Jarkov, affirme avoir été «roué 

de coups de barre de fer à la tête» et «soupçonne l’un des cinq réseaux de corruption qu’il a découverts d’être derrière son agression», écrit le journal. 

Selon M. Jarkov, cité par Les Echos, «entre 80 et 100 millions d’euros, soit de 2 à 3% du chiffre d’affaires réalisé en Russie, sont siphonnés chaque année grâce à cinq schémas de corruption, notamment aux marques propres, aux produits frais, aux fruits et légumes, mais aussi à la sécurité». 

«Le comité d’investigation de la région de Moscou chargé des affaires criminelles a lancé une enquête judiciaire», dit le journal. 

Les faits rapportés par Les Echos n’ont «aucun lien avec le départ» en novembre, du directeur général d’Auchan Retail Russie, a affirmé M. Bonte. «On s’est séparés des services de François Rémy qui n’étaient pas au rendez-vous des résultats que nous attendions (…) mon analyse a été de plutôt prendre quelqu’un qui était local, Johannes (Tholey), et est en train de reformer une équipe». 

Le chiffre d’affaires d’Auchan a reculé de 5% à périmètre comparable en Russie, où 30 magasins ont été fermés l’an dernier, au sein d’une activité en 

«Europe centrale et de l’Est» qui représente 20% du chiffre d’affaires total d’Auchan Retail, soit 9 milliards d’euros en 2019.