Un nouvel actionnaire critique jeudi la position d’Emmanuel Faber à la tête du groupe agroalimentaire français Danone, une semaine avant la présentation des résultats du groupe et au terme d’une année qui a vu plonger les ventes d’eau en bouteille, le cours de Bourse et la cote du PDG.
«Un changement urgent est nécessaire pour éviter un dommage permanent aux marques emblématiques du groupe et à sa position de marché», écrit la société Artisan Partners dans une lettre au conseil d’administration.
Elle précise avoir investi «à hauteur d’environ 1,6 milliard d’euros» dans Danone en 2020, «faisant de nous l’un des trois plus gros actionnaires de la société».
L’actionnaire revendique de prendre des positions de «long terme» dans les
entreprises dans lesquelles elle s’implique. Et ne pas avoir l’habitude de les critiquer publiquement.
«Les remèdes nécessaires sont simples et ne devraient pas être sujets à controverse. Les fonctions de président et de directeur général doivent être dissociées», est-il écrit dans le courrier.
Artisan Partners demande aussi que les administrateurs du groupe soient
indépendants de l’équipe dirigeante, passée ou présente, pour éviter toute «inertie».
«Danone est véritablement une star de l’industrie et mérite son statut d’icône française», est-il souligné. «Malheureusement, la performance financière de Danone n’est pas en ligne avec la qualité de ses actifs.»
Sollicité, Danone n’avait pas réagi dans l’immédiat.
Cette communication intervient quelques semaines après que le fonds
activiste Bluebell Capital Partners – doté de 60 millions d’euros et récemment entré au capital – a demandé dans une lettre le départ d’Emmanuel Faber et la dissociation des fonctions de président et de directeur général, selon les informations de Challenges.
Artisan Partners pèse davantage, avec la gestion de près de 158 milliards de dollars pour le compte de ses clients, notamment des fonds de pension américains.
Ses équipes à l’initiative de la prise de participation dans Danone, International Value et Global Value, gèrent, sur ce total, plus de 45 milliards de dollars en actions.
Un an plus tôt, avant l’expansion mondiale du Covid-19, l’action était autour de 74 euros.
Elle a dévissé jusqu’à descendre à 46 euros