Go Sport France placé en redressement judiciaire

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Go Sport France, qui abrite les magasins français du distributeur d’articles sportifs, a été à son tour placée en redressement judiciaire, comme sa maison- mère en janvier, a annoncé le tribunal de commerce de Grenoble, un nuage de plus à l’horizon des enseignes rachetées par l’homme d’affaires Michel Ohayon. 

Le tribunal, dans son jugement daté du 1er février 2023, «constate l’état de cessation des paiements et prononce l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire de la SAS Go Sport France», filiale à 100% de Groupe Go Sport, dont elle gère les magasins. Cette décision a été prise à la demande des dirigeants du groupe, précise le jugement, qui intervient deux semaines après le placement en redressement judiciaire de Groupe Go Sport, le 19 janvier. Concernant le jugement de janvier, le groupe Hermione, People & Brands (HPB), qui chapeaute Groupe Go Sport, indique avoir fait «appel de la décision du tribunal de Grenoble de placer le Groupe Go Sport en redressement judiciaire car nous estimons que le Groupe Go Sport n’est pas en cessation de paiements». La situation de l’entreprise fait en outre l’objet d’une enquête pour «abus de bien social» après que «les commissaires aux comptes ont transmis plusieurs révélations de faits délictueux», selon les termes du parquet de Grenoble. Les représentants syndicaux et le comité social et économique central (CSEC) s’étaient interrogés sur la santé financière du groupe, s’alarmant notamment d’une remontée de 36 millions d’euros de trésorerie de Go Sport vers la maison-mère HPB. 

Droit d’alerte chez Gap France: HPB, la branche distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB), un fonds d’investissement de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, avait annoncé le 12 janvier «l’acquisition de Gap France par Go Sport» pour un montant de 38 millions. Ce, alors qu’HPB avait racheté Gap France pour un euro symbolique en 2021. «Les transferts financiers entre une société-mère et ses filles sont légaux, tout a été effectué dans le cadre de la loi», a assuré dans une interview à Challenges fin janvier Michel Ohayon. Cette opération et le «manque de transparence» de la part de la direction ont toutefois suscité l’inquiétude des 350 salariés de Gap France, qui ont exercé leur droit d’alerte fin janvier afin d’obtenir des informations sur la situation de leur entreprise. Un expert mandaté par le CSEC aura deux mois pour mener des investigations. Chez Camaieu, repris en août 2020 par Michel Ohayon à la barre du tribunal de commerce de Lille avant d’être brutalement liquidé en septembre 2022, certains des 2.600 ex-salariés s’interrogent également sur la faillite de leur entreprise. Le 26 janvier, la justice a ordonné jeudi aux liquidateurs de Camaïeu et à la FIB de fournir des documents comptables, réclamés notamment pour «identifier les opérations avec les autres sociétés du groupe, notamment Go Sport», expliquait l’avocat de ces 250 ex-salariés, Fiodor Rilov. L’ordonnance du tribunal de commerce de Lille, précise que les documents demandés qui ne seraient pas en possession des liquidateurs devront être fournis par la FIB et sa branche distribution Hermione, People & Brands (HPB) sous quinze jours, sous peine d’une astreinte de 3.000 euros par document et par jour de retard.