Le marché de la bière hors domicile (hôtels, cafés, restaurants) devrait reculer d’au moins 30% à 40% cette année en France, notamment en raison des mesures de confinement, prévoit le brasseur Kronenbourg, leader de la bière dans l’Hexagone.
«Il y a plusieurs scénarios qui circulent, mais on imagine qu’on a un impact qui est au moins de 30% à 40% de notre activité sur l’année», a déclaré Thierry Caloin, vice-président commercial de Kronenbourg en charge de la consommation hors domicile (CHD), à propos de la profession.
Principale raison de ce recul annoncé, la fermeture des lieux de consommation hors domicile que sont les cafés, hôtels et restaurants, et dont les perspectives de réouverture demeurent floues.
Ils représentent environ 35% des ventes de bière en France, selon le syndicat professionnel Brasseurs de France, et «entre 25% et 30% du chiffre d’affaires de Kronenbourg», selon M. Caloin.
«Cela ne s’annonce pas bien», a renchéri Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France, sans toutefois s’aventurer à donner des chiffres.
Afin de soutenir ce débouché essentiel pour le secteur, Kronenbourg a lancé il y a un mois, avec une soixantaine d’entreprises, dont les principaux brasseurs, la plate-forme «J’aimemonbistrot», qui permet aux consommateurs de soutenir financièrement leur bistrot préféré en précommandant des consommations, afin de leur apporter un peu de trésorerie.
«Un peu moins de 7.000 établissements» se sont portés candidats, dont un tiers sont désormais susceptibles de recevoir des dons, selon M. Caloin.
«19.000 consommations ont déjà été achetées pour un montant total de 1,2
million d’euros.»
«Aujourd’hui, en moyenne, un point de vente a pu abonder sa trésorerie de
600 euros en moyenne», a ajouté M. Caloin.
Actuellement, les ventes de bière en grande distribution «progressent de 6%», relève M. Caloin. Un report de consommation bienvenu, mais «totalement déconnecté de ce qu’on perd aujourd’hui en consommation hors domicile».
Kronenbourg, dont la brasserie d’Obernai, en Alsace, se trouve en plein milieu d’une région très touchée par la pandémie de coronavirus, a été
contraint de réduire sa production et «n’a pas forcément profité» de ce report, selon M. Caloin.
Un report que n’a pas constaté de son côté le syndicat Brasseurs de France:
«il y a eu des semaines bonnes, au début du confinement. On sort d’une semaine de Pâques pas très bonne», a déclaré M. Costilhes.
Il estime qu’on est plus proche d’un équilibre des ventes par rapport à d’habitude dans la grande distribution.