Lapeyre : le fonds Mutares s’engage à ne fermer aucun magasin «d’ici fin 2022»

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Le fonds d’investissement allemand Mutares, qui négocie l’acquisition de Lapeyre auprès de Saint-Gobain, au grand dam du personnel, a assuré aux salariés du groupe de menuiserie qu’il ne procéderait «à aucune fermeture de magasin et de site industriel d’ici fin 2022», a-t-il annoncé vendredi. 

«Nous ne procéderons à aucune fermeture de magasin ni de site industriel 

d’ici fin 2022, 10% du résultat opérationnel annuel (Ebitda) et jusqu’à 10% du produit net de la future cession de l’entreprise seront partagés avec tous les salariés de Lapeyre et aucun dividende ne sera versé jusqu’à la fin 2024», a ainsi écrit mercredi le futur président de Lapeyre, Marc Ténart. 

La direction confirme également la tenue d’une audience lundi au tribunal 

de commerce de Paris pour homologuer la cession, qui pourrait être ensuite finalisée d’ici fin mai. 

«Je sais qu’il y a beaucoup de questions sur le projet et que la confiance est à construire», poursuit M. Ténart. 

«Aucune décision n’est prise, ni pour 

les usines, ni pour les magasins. J’ai la conviction qu’une stratégie ne pourrait se résumer à moins de magasins, moins d’usines, moins de fournisseurs, moins de gammes, moins de stocks… Si cela est souvent nécessaire, ce n’est jamais suffisant». 

«Par ses erreurs stratégiques, Saint- Gobain a conduit le groupe Lapeyre dans une situation financière catastrophique», a réagi l’intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, CFDT) de Lapeyre dans un communiqué. 

«Aujourd’hui, Saint-Gobain a choisi le repreneur qui lui garantit d’éliminer un concurrent. Il ne peut pas en plus rechercher la protection du tribunal de commerce afin de se prémunir des conséquences de la future liquidation». 

Le projet est rejeté par les salariés de Lapeyre qui accusent le repreneur d’avoir l’habitude de siphonner la trésorerie des entreprises qu’il rachète. 

Un audit financier réalisé à la demande des élus du personnel indique que Mutares offre un profil «particulièrement inquiétant» et que son projet 

présente un «risque quasi certain de redressement judiciaire». 

«Cevital et Verdoso proposaient des projets plus sérieux, mieux-disant socialement et pour certains équivalents financièrement pour Saint-Gobain. 

Si Mutares dépose le bilan du groupe Lapeyre, la facture pour la collectivité 

sera au minimum de 200 millions d’euros», ajoute l’intersyndicale, qui 

souhaite que le ministère public fasse appel d’une éventuelle homologation de la cession. 

Le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain, qui a acquis Lapeyre en 1996, est en négociations exclusives avec Mutares depuis novembre afin de lui céder la chaîne de magasins spécialisés fondée en 1931. 

Le rapport d’expert indiquait que plus de 700 suppressions d’emplois pourraient avoir lieu dans le groupe de 3.500 salariés: 434 emplois dans la branche production en raison de la fermeture de quatre des dix usines et 279 dans la distribution après la fermeture de 19 magasins sur les 131 du groupe.