Quel est le poid d’Amazon en France ?

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Déjà dans le viseur des associations de défense de l’environnement, le géant américain Amazon est en train de devenir l’épouvantail numéro un des commerces fermés pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. 

 Quel est son volume de ventes? Le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a «rappelé» dimanche qu’Amazon «ne représente que 20% du e-commerce en France», et que la progression des ventes en ligne profitait aussi à des entreprises françaises, la Fnac, CDiscount, Veepee, Mirakl ou ManoMano. Amazon est quand même «l’acteur le plus important» des ventes de biens physiques en ligne, selon Frédéric Valette, directeur du service Distribution de Kantar, spécialiste des études de marché. «Chez Kantar, le marché du e-commerce» désigne l’achat de biens physiques, excluant donc les services type réservation de billets d’avions ou de train, précise-t-il. «Sur 12 mois glissants arrêtés à fin juin on estimait ce marché à 44,5 milliards d’euros, alimentaire compris», et «771 millions de transactions». La part d’Amazon est estimée par Kantar à 7,4 milliards d’euros, soit 16,5% de part de marché en incluant les grandes surfaces alimentaires dans l’équation. Hors grandes surfaces alimentaires, la part de marché d’Amazon est de 22%, soit peu ou prou le chiffre avancé par Cédric O. La concurrence est loin derrière: Kantar estime les ventes «online» de Leclerc, premier acteur français sur le drive, à 4 milliards d’euros. Hors grandes surfaces alimentaires, le dauphin d’Amazon est CDiscount avec des ventes «de l’ordre de 3 milliards d’euros». 

Quelles sont les spécificités d’Amazon? Selon Kantar, 70% des Françaises et Français de plus de 18 ans achètent des biens sur internet, soit quasiment 35 millions d’individus. Près d’un Français sur trois (quasiment 22 millions de Français) achète sur Amazon, réalisant «un nombre de commandes annuelles assez élevé», presque dix, et pour une commande moyenne «assez faible, environ 35 euros», selon Frédéric Valette. L’alimentaire n’est pas le fort du géant américain, notamment en France. «Les produits de grande consommation (catégorie comprenant épicerie, produits frais, mais aussi d’entretien ou d’hygiène, NDLR) représentent entre 7 et 10% du chiffre d’affaires du e-commerce d’Amazon», précise Edouard Nattée, directeur général de Foxintelligence, qui mesure l’activité des entreprises de commerce en ligne.