Renault-Nissan-Mitsubishi vise la rentabilité et ne souhaite plus courir après les volumes

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Les constructeurs automobiles Renault, Nissan et Mitsubishi Motors ont annoncé mercredi qu’ils visaient désormais prioritairement la rentabilité et mettaient fin à la course aux volumes, rompant avec la stratégie de l’ancien patron déchu Carlos Ghosn. 

««L’alliance est la clé de voûte de notre résilience (…). Aujourd’hui, (elle) se recentre sur l’efficience et la compétitivité plutôt que sur les volumes», a déclaré le président du partenariat franco-japonais, Jean-Dominique Senard, lors d’une conférence de presse. 

Depuis l’arrestation de M. Ghosn au Japon en novembre 2018 pour des malversations présumées, cette alliance unique dans l’industrie automobile a vécu une descente aux enfers, après avoir atteint la première place mondiale des ventes automobiles en écoulant plus de 10,6 millions d’unités. 

Ces volumes record, qui faisaient la fierté de M. Ghosn désormais réfugié au Liban, n’auront pas été d’un grand secours pour les trois partenaires en crise. 

Leur rentabilité avait sombré avant même le début de la pandémie de Covid-19. 

«Ces dernières années nous nous sommes trop concentrés sur la stratégie d’expansion qui a provoqué une hausse massive des coûts fixes», a reconnu Osamu Masuko, patron de Mitsubishi Motors, en référence aux surcapacités des usines de l’alliance. 

La nouvelle stratégie présentée mercredi prévoit de développer et produire en commun «près de 50%» des modèles des trois constructeurs à l’horizon 2025. 

Elle resserre les liens de partenaires voués à s’entendre pour sortir de la crise. 

Cette mise en commun «devrait permettre de réduire les coûts et les dépenses d’investissements par modèle jusqu’à 40% pour les véhicules conçus 

sous ce nouveau schéma». 

Ces annonces interviennent alors que Nissan et Renault doivent dévoiler respectivement jeudi et vendredi des plans d’économie sévères incluant des 

fermetures de sites et des suppressions de postes. 

Elles ont été très bien accueillies à la Bourse de Paris, où le titre Renault s’envolait de 15% vers 12H00 mercredi. 

Le plan évoque un schéma de «leader-follower», avec une entreprise référente par modèle, par zone géographique et par technologie, les deux 

autres partenaires bénéficiant des savoir-faire et capacités industrielles du 

chef de file.