L’opérateur italien Telecom Italia (Tim) prévoit 9.000 départs volontaires d’ici 2030, soit la suppression de près d’un emploi sur cinq, dans le cadre d’un plan stratégique présenté jeudi qui vise à réduire sa dette et valoriser
D’ici 2024, Telecom Italia, dont le principal actionnaire est le groupe français Vivendi, prévoit le départ d’»environ 5.000 à 6.000 personnes», a précisé lors d’une conférence de presse son PDG Pietro Labriola. Le conseil d’administration de Tim, qui s’est réuni mercredi, a mandaté M. Labriola pour «mener à bien toute activité» visant à séparer le réseau de téléphonie fixe (NetCo) et les activités de services (ServiceCo) et à «réduire le niveau d’endettement» notamment en valorisant des actifs. La dette nette de Telecom Italia, qui compte actuellement quelque 42.500 salariés, s’est établie fin mars à 22,6 milliards d’euros, soit une augmentation de 1,5 milliard d’euros comparé au premier trimestre 2021. L’endettement d’une future entité de services devrait descendre «en dessous de 5 milliards d’euros», alors qu’une future société comprenant le réseau fixe et Sparkle (câbles sous-marins) devrait assumer 11 milliards d’euros de dette, selon les prévisions du groupe.La «valeur cachée» de Tim est certainement «plus élevée» que sa capitalisation actuelle, a fait valoir M. Labriola. Telecom Italia et son concurrent Open Fiber, contrôlé à hauteur de 60% par la Caisse des dépôts italienne (CDP), avaient signé fin mai un accord préliminaire prévoyant la fusion des réseaux des deux groupes. «La meilleure option reste la cession du réseau de Tim à Open Fiber et la CDP», une solution qui permettrait de «dégager des synergies», mais «il y a aussi un plan B», a assuré M. Labriola. En novembre, le fonds d’investissement américain s’était déclaré prêt à débourser 10,8 milliards d’euros pour l’acquisition de la totalité de Tim. Mais il s’est vu refuser en avril l’accès aux comptes de l’opérateur qu’il avait demandé en vue d’une éventuelle offre publique d’achat (OPA). Telecom Italia avait enregistré au premier trimestre une perte nette de 204 millions d’euros, due à des recettes en baisse dans un marché très concurrentiel en Italie.