USA : Meta impose la transparence sur l’IA dans les pubs politiques avant la présidentielle

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Pour éviter que les électeurs ne soient induits en erreur par des messages trompeurs, Meta (Facebook, Instagram) va obliger les campagnes politiques à être transparentes sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les publicités, un sujet qui suscite beaucoup d’inquiétude à l’approche de la présidentielle américaine de 2024. 

«Les annonceurs devront divulguer chaque fois qu’une pub électorale, politique ou sur des sujets de société contient une image ou une vidéo photoréaliste, ou un son audio réaliste, qui a été créé ou modifié numériquement pour représenter une personne réelle comme disant ou faisant quelque chose qu’elle n’a pas dit ou fait», a annoncé le géant des réseaux sociaux dans un communiqué mercredi. Cette nouvelle règle va s’appliquer l’année prochaine, dans le monde entier. Elle porte aussi sur les publicités qui représentent «une personne d’apparence réaliste qui n’existe pas ou un événement d’apparence réaliste qui ne s’est pas produit» ou «un événement réaliste qui se serait produit, mais qui n’est pas une image, une vidéo ou un enregistrement audio fidèle de l’événement». Dans ces trois cas, Meta «ajoutera des informations sur la publicité». Les annonceurs n’auront pas besoin de signaler les modifications numériques sans incidence sur le message, comme certains recadrages ou corrections des couleurs sur une photo. 

Distinguer le vrai de l’IA : L’essor de l’IA générative, qui permet de produire des textes, images et sons sur simple requête en langage courant, facilite la création de toutes sortes de contenus, y compris des «deepfakes», ces photos ou vidéos manipulées à des fins trompeuses. De Washington à Bruxelles, les autorités essaient d’encadrer cette nouvelle technologie, inquiète à l’idée des enjeux pour la démocratie, notamment. Le président américain Joe Biden a signé un décret fin octobre qui impose des règles et orientations aux entreprises du secteur, sur la sécurité et l’utilisation de leurs outils d’IA. Le démocrate de 80 ans a mentionné avoir vu une vidéo deepfake de lui. «Je me suis demandé quand est-ce que j’ai bien pu dire ça?», a-t-il raconté, s’émouvant à l’idée que des personnes mal intentionnées n’arnaquent des familles en se faisant passer pour des proches. La Maison Blanche voudrait notamment que les sociétés développent des outils pour identifier facilement les contenus produits avec de l’IA. Microsoft a aussi présenté mercredi une série d’initiatives pour «aider à protéger les élections», dont un outil pour les candidats politiques qui permettra de marquer en filigrane (numérique) leurs contenus, et donc de les authentifier.