Coronavirus / Amazon : pressions «inacceptables» sur ses salariés français

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Le géant de la distribution par internet Amazon exerce des pressions «inacceptables» sur ses salariés en les privant de salaire s’ils refusent de venir travailler à cause de l’épidémie de coronavirus, a estimé le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire. 

Interrogé pour savoir s’il était normal que des salariés ne soient pas payés s’ils exercent leur droit de retrait pour des raisons sanitaires, le ministre a déclaré au micro de France Inter que «ces pressions sont inacceptables et nous le ferons savoir à Amazon». 

Alors que l’activité du groupe américain de commerce électronique est soutenue par le confinement de la population française, au moins 200 salariés du site près de Douai (Nord) ont fait valoir mardi leur droit de retrait et 

selon des sources syndicales, la direction menace de ne pas les payer. 

Mercredi, environ 50% des salariés avec un contrat à durée indéterminée ont fait la même démarche ou étaient en débrayage à Montélimar, dans la (Drôme, Sud de la France), selon des sources syndicales. 

«Personne ne se sent en sécurité chez Amazon aujourd’hui en France», explique Jérôme Guilain, délégué syndical Sud-Solidaires à Lauwin-Planque, 

près de Douai, qui a alerté à propos d’un «danger grave et imminent» lundi. 

«Ils ne mettent pas les moyens nécessaires pour sécuriser les travailleurs», 

assure-t-il. 

D’après lui, «les gens ne veulent plus venir». «Ils ont peur d’être présents sur le site» où travaillent 1.700 salariés, sans compter les centaines d’intérimaires, selon les périodes. 

Selon Sandra Holota, déléguée syndicale CGT d’un autre site, dans la Somme, «la direction a fait savoir que leur absence serait considérée comme une absence autorisée non payée. On ne sera pas sanctionné, pas licencié, mais pas payé». 

M. Le Maire a par ailleurs estimé que les libraires, qui se disent menacés encore plus que d’ordinaire par la concurrence d’Amazon en période de 

confinement, «sont effectivement un commerce de première nécessité». 

«Je suis prêt à regarder cette question», a ajouté le ministre, en affirmant qu’il «comprend très bien l’inquiétude des libraires». 

«Je ne vois pas pourquoi ce serait uniquement Amazon qui récupérerait le marché au risque de fragiliser les libraires», a précisé M. Le Maire.