Les marchands de journaux souffrent du coronavirus

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Ils résistent tant bien que mal à la crise du coronavirus malgré les risques pour leur santé et les incertitudes qu’elle fait peser sur leur activité : les marchands de journaux, autorisés à rester ouverts, vivent des journées en forme de montagnes russes. 

les jours et les heures qui ont précédé l’entrée en vigueur du confinement, de nombreux Français se sont pressés chez les marchands de journaux, surtout ceux situés à proximité de commerces alimentaires ou qui vendent du tabac (40% d’entre eux), explique Daniel Panetto, président de l’union des marchands de presse, Culture Presse. 

Ce fut le cas dans son magasin situé dans la galerie marchande d’une grande surface, à Ambérieu en Bugey dans l’Ain. 

Mais depuis, la fièvre est retombée et les clients se raréfient. «On a vu un décrochage radical», témoigne-t-il. 

A Semur-en-Auxois, un bourg de 4.000 habitants en Côte d’Or, le marchand de journaux tourne aussi au ralenti et a réduit ses horaires d’ouverture. 

«On reçoit beaucoup moins de presse et les ventes ont diminué de moitié, sauf pour la presse régionale», raconte sa gérante Francine Ferreira. «Les gens ont fait leurs réserves de cigarettes lundi, on verra comment ça se passe à la fin de la semaine», avance-t-elle. 

A l’inverse, le kiosque à journaux de la place Jules-Joffrin, dans le 18ème arrondissement de Paris, reste très demandé alors que la plupart des maisons de la presse de ce quartier habituellement très commerçant ont fermé, tout comme des milliers d’autres marchands de journaux dans tout le pays. 

Les clients se succèdent à un bon rythme mais en tenant leurs distances en cette fin de matinée ensoleillée, la plupart protégés par des masques, écharpes ou foulards, pour s’approvisionner surtout en magazines. 

Stéphane, enseignant en banlieue, repart lui avec un exemplaire de Libé, et de l’hebdomadaire Le 1. 

«Aujourd’hui on a suffisamment de supports numériques pour s’informer plus rapidement, mais avec les journaux je cherche plutôt une analyse de fond», explique-t-il. 

«La situation est très contrastée» selon les territoires, résume Daniel Panetto.