L’influence marketing a accéléré la production de contenu, provoquant de fortes émissions de tonnes de CO2, principalement en raison des déplacements, de l’utilisation d’équipements énergivores et du stockage de données numériques. L’occasion pour mediaCom’ d’évoquer les recommandations de Detroit, maison de production IA, avec son cofondateur, Jonathan GILBERT.
MEDIACOM Quelle est l’expertise déployée par Détroit ?
Jonathan GILBERT Détroit est une maison de production IA basée à Paris. Forte de 25 talents, elle accompagne les marques dans la production de contenu, alliant la créativité, l’innovation et l’impact environnemental réduit. Detroit collabore déjà avec Louis Vuitton, Hermès, Tattinger, Google, Perrier Jouet, Versace, pour simplifier, adapter, décliner et faire évoluer les contenus visuels avec agilité. Avec le déploiement de l’influence, nos missions sont de plus en plus importantes auprès de ses acteurs. Avec le déploiement de l’IA, l’influence marketing connaît une forte évolution, et s’impose comme une alternative aux moyens de production plus traditionnels.
MEDIACOM Le secteur audiovisuel est-il source d’émission de tonnes de CO2 ?
Jonathan GILBERT Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (ADEME), le secteur audiovisuel génère 17 millions de tonnes de CO2 chaque année, principalement en raison des déplacements, de l’utilisation d’équipements énergivores et du stockage de données numériques. Ces émissions, souvent invisibles, doivent être prises en compte pour réduire l’impact environnemental du secteur. Face à l’urgence climatique et à la nécessité de repenser les modèles de production, la génération d’images par intelligence artificielle (IA) apparaît comme une alternative innovante et durable. Nous avons publié un livre blanc avec des recommandations pour réduire l’empreinte carbone du secteur.
MEDIACOM Selon votre rapport, l’IA permet-elle un impact environnemental moindre ?
Jonathan GILBERT Les conclusions de notre livre blanc démontrent qu’une production publicitaire réalisée entièrement en IA offre une flexibilité inégalée, une réduction significative des coûts logistiques et un impact environnemental moindre par rapport aux tournages physiques. L’élimination des déplacements, la suppression des décors et la centralisation des ressources numériques permettent d’optimiser l’empreinte carbone, tout en garantissant un rendu visuel de haute qualité. L’adoption de l’IA dans la production publicitaire ouvre de nouvelles perspectives créatives et écologiques, tout en exigeant une gestion rigoureuse des ressources numériques pour une performance optimale.
MEDIACOM Quelles sont vos recommandations pour des productions durables avec l’IA ?
Jonathan GILBERT La consommation énergétique liée aux modèles d’IA générative reste importante, notamment du fait des centres de données nécessaires à leur fonctionnement. À travers notre livre blanc, nous avons réfléchi à diverses recommandations pour des productions durables avec l’IA. Cela passe notamment par l’utilisation de modèles d’IA les moins énergivores, c’est-à-dire ceux qui sont le mieux dimensionnés pour la tâche à réaliser. Nous recommandons aussi d’utiliser des outils d’IA utilisant des data centers consommant de l’énergie le plus bas carbone possible, ou encore de faire une utilisation sobre des outils d’IA générative, limitée aux stricts besoins de la campagne.
MEDIACOM Avez-vous détecté d’autres solutions pour limiter l’impact environnemental ?
Jonathan GILBERT Bien entendu, des solutions existent aussi pour rendre plus durables les productions traditionnelles. Je pense notamment à limiter les déplacements et privilégier les professionnels locaux, opter pour des transports et hébergements bas carbone, optimiser les infrastructures studio pour réduire leur empreinte carbone, réduire la durée et l’ampleur des productions physiques ou encore encadrer l’usage de l’IA pour limiter sa consommation énergétique.